Michel Loiseau

Humeur, projets...

Né très jeune, Michel Loiseau décidera très tôt de commencer à vieillir ni trop vite ni trop lentement, juste au rythme d’un an après l’autre, d’un jour après l’autre, d’un pied après l’autre.

Inapte à toute chose, rétif à l’apprentissage, il sera autodidacte et puisque cela ne lui permet ni de découvrir les secrets épatants de la physique nucléaire ni les miracles supposés de la culture de la betterave dans les plaines de Picardie, il se dirige d’instinct vers des activités inutiles comme le dessin humoristique ou la photographie floue dans lesquelles il ne brille pas spécialement.

Alors qu’il n’a pas encore atteint la trentaine, il réinvente la roue et, bientôt, la motocyclette qu’il concevra farfelue.

Radicalement opposé au sérieux qu’il ne juge pas assez rigolo, il décide de s’essayer à l’humour, faisant fi des sourires gênés de ses contemporains qui n’osent lui dire le fond de leur pensée. Il écrira alors des textes notoirement incompréhensibles, quoique composés généralement de mots trouvés dans le dictionnaire.

Il briguera moult fois un fauteuil à l’Académie française mais cet honneur lui sera refusé à chaque fois.

Par dépit, il rejoint deux humoristes* des Périgords qui veulent bien l’accueillir au sein de l’emblématique cénacle Ha ! Ha ! Ha ! Éditions, à la condition qu’il se taise. Avec eux, il commettra quelques ouvrages imprimés qui auront tout le succès qu’ils méritent.


* humoristes, ça, c’est eux qui le disent...

Accès au blog

Son oeuvre...

Des dessins, des textes, encore des dessins, des photos, toujours des dessins...

Accès au blog

Ses ouvrages...

Motocyclettes farfelues

Et plein d'autres qui ne vont pas tarder à sortir...

Amateurs, préparez-vous : ce n'est pas le moment d'égarer votre carte de crédit.



Retour à la page auteurs

Son Ecriture...

Seul le philosophe peut-il se poser des questions plutôt que de travailler ? Bien sûr que non ! Le modeste, le sans-grade, l'obscur, le gens du peuple, le peut également. Bien entendu, il ne faut pas non plus lui demander de se poser les mêmes questions. Les siennes sont nettement plus terre-à-terre.
Il peut, par exemple, se demander s'il est bien sérieux de tenter de cuisiner des pâtes à la sauce béchamel. L'idée est curieuse, la question ne l'est pas moins. D'un point de vue strictement gastronomique, on peut juger que la question n'est pas de celles que l'on peut se poser à moins de vouloir jouer dans le registre de la pure provocation. Qui peut, pourvu qu'il ait un minimum de sens commun, avoir le désir de préparer pareille incongruité culinaire ? Pour le moins, il faut ne pas avoir grand chose dans la tête.
Certainement, je n'ai pas lu tous les philosophes.

Je n'ai jamais lu BHL. J'ai lu mon "Petit Nietzsche illustré", par contre. Et je peux affirmer que jamais ce grand homme aux belles moustaches ne s'est intéressé à la question des pâtes à la béchamel. Ou alors, j'ai sauté ce passage. Ou alors, ce n'est pas impossible, les pâtes n'étaient pas arrivées jusqu'à lui. Quand les pâtes industrielles sont-elles tombées dans le panier de la ménagère prussienne ? Le sait-on seulement ? J'imagine que, si l'on procédait à des recherches pointues, on découvrirait cette date. Je doute que cette arrivée ait pu faire les gros titres des gazettes d'alors mais, à n'en pas douter, elle aura au moins fait l'objet d'un entrefilet voire d'un écho.
Les pâtes à la béchamel ne sont pas un plat d'intellectuel ou de puissant. C'est un plat de pauvre. De pauvre relatif, de pauvre qui a tout de même les moyens de se les payer. Il faut tout de même des pâtes, du beurre, de la farine, du lait, du sel, de la noix de muscade et, pourquoi pas, un peu de fromage si l'on a le projet de faire gratiner la chose au four. Ce n'est pas à la portée du premier pauvre venu, il faut en convenir. Le philosophe refusera l'idée de ce plat de pauvre d'opérette parce que le philosophe se détourne des contingences matérielles pour prendre l'air préoccupé par des sujets bien plus profondes. Il posera son large front dans la paume de sa main droite ou gauche et réfléchira au désirs du genre humain et à sa condition fondamentale. Est-ce que le philosophe daigne se nourrir ? Oui ! Que mange-t-il ? Oncques ne sait trop. Il boit de la bière ou du vin, un peu à la façon du poète qui, lui, se pose des questions absurdes et, pire encore, apporte des réponses stupides. Il faut haïr le poète toute affaire cessante ! Le poète est la lie de la société quand le philosophe est un mal nécessaire et le pauvre un allié du pouvoir et des riches.

« Ne peut-on pas faire plus simple ?» me demandait la dame dont les yeux chafoins se cachaient derrière d'épais verres de lunettes assez sales. Il était question d'expliquer comment utiliser l'interface d'administration d'un site Internet. La dame m'avait dit son désir d'apprendre et, à l'heure d'apprendre, disait son envie de n'avoir rien à apprendre. Je vous demande un peu ! Il faut savoir ce que l'on veut ! On ne peut pas avoir l'idée de cuisiner des pâtes à la béchamel et désirer manger du caviar d'Iran en buvant de la vodka de Russie. Dans la vie, et le philosophe ne me démentira pas, il faut un minimum de constance. Mais peut-être suis-je un peu trop psycho-rigide.

Retour à la page auteurs